Handisport féminin : comment se lancer dans un sport quand on est une femme handicapée ?

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L'univers de l’handisport en France est en perpétuelle évolution, et parmi ses avancées notables, le handisport féminin se distingue par son dynamisme, ses réussites, mais aussi par son manque de visibilité. Pour comprendre les défis à relever quand on est une sportive handisport en France, nous verrons d'abord les chiffres de la Fédération française d’handisport. Puis, nous aborderons spécifiquement la situation des parasportives et les structures existantes en France. Enfin, nos conseillers vous expliqueront tous les bienfaits de la pratique d'un handisport au féminin.
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Le handisport en France

La Fédération française d’handisport (FFH) propose 24 sports au niveau national.

 

Le handisport en France englobe une grande variété de sports. Cela va de l’athlétisme au basket fauteuil, en passant par le cécifoot. Les athlètes handisport français s’illustrent régulièrement, participant aux Jeux Paralympiques et décrochant de nombreuses médailles. Voici les chiffres de l’handisport en France, en 2023 (chiffres FFH – juin 2023 – Guide handisport) :

  • 35 000 licenciés handisport, qui ont un handicap visuel, auditif ou moteur ;
  • 1 Fédération française de l’handisport (FFH). Guislaine Westelynck en est la présidente.
  • 17 comités régionaux et 90 comités départementaux ;
  • 34 sports au niveau national ;
  • 1672 structures affiliées.

À noter : on ne comptabilise pas dans l’handisport les 60 000 licenciés « sport adapté », qui ont un handicap psychique ou mental.

 

Le handisport féminin : spécificités et défis

Dans le handisport aussi, les femmes doivent se faire une place.

 

Les chiffres du handisport féminin

Selon Adrien Balduzzi, directeur marketing de la FFH, parmi les licenciés handisport, la parité n’y est pas. On trouve 35 % de femmes contre 65 % d’hommes, soit 12 250 femmes. Les femmes en situation de handicap qui veulent pratiquer un sport font face à des défis, tant sur le plan sportif que social.

Marie-Amélie Le Fur préside le Comité paralympique et sportif français (CPSF). Dans son interview à handicap.fr, elle confie les trois freins au handisport féminin :

  • Le manque de modèles auxquels s’identifier dans la pratique sportive féminine en général, avec notamment une faible médiatisation ;
  • Les problèmes liés au handicap lui-même : accessibilité, peu d’offres, etc ;
  • Le « fait d’être une femme en situation de handicap », et la représentation de la féminité.

Finalement, une athlète féminine doit construire son projet sportif en trouvant les bons soutiens et en s’inspirant des parasportives qui gagnent en visibilité.

 

Des parasportives inspirantes

  • Marie-Amélie Le Fur, championne paralympique d’athlétisme et présidente du CPSF. À 35 ans, Marie-Amélie Le Fur a raflé 10 médailles d’or lors des Championnats d’Europe, championnats du Monde et Jeux Paralympiques. Son handicap, elle le doit à un accident de scooter, en 2004. Elle est alors amputée de la jambe gauche, sous le genou. En 2021, elle établit un nouveau record du monde de saut en longueur avec 6,21 m. Depuis 2018, elle est président du CPSF.
  • Marie Bochet, skieuse handisport, 8 médailles d´or aux Jeux Paralympiques. 102 victoires en Coupe du Monde de ski alpin, 22 médailles d’or aux Championnats du Monde, à 29 ans, rien n’arrête Marie Bochet, même pas sa malformation de l’avant-bras gauche.
  • Thu Kamkasomphou, parapongiste, 12 médailles d’or, aux championnats de France, d’Europe, du Monde et aux Jeux Paralympiques. À 55 ans, la pongiste, qui souffre d’une Périartrite noueuse (PAN), compte bien encore représenter la France aux Jeux Paralympiques de Paris, cet été.
  • Orane Brouillet pratique le rugby fauteuil depuis 10 ans. Cette blogueuse partage sur internet le « quotidien d’une sportive handisport féminin ». Elle y explique sa pratique d’un handisport, mais aussi comment elle vit son handicap au quotidien. Elle donne des conseils pratiques et des informations comme le coût du matériel, par exemple.

 

 

Les structures parasportives

La Fédération française de handisport (FFH) et le Comité paralympique et sportif français (CPSF) sont deux entités qui jouent un rôle essentiel dans le développement du handisport féminin.

 

La FFH est une institution clé dans l’organisation et la promotion du handisport en France. Elle vise à favoriser l’accès des personnes en situation de handicap à la pratique sportive. Elle met en place des dispositifs adaptés et en développant des disciplines spécifiques. Dans le cadre du handisport féminin, la FFH encourage la participation des femmes en situation de handicap.

Le CPSF est également un acteur majeur dans le soutien du handisport féminin en France. Sa mission principale est d’organiser la participation des athlètes français aux Jeux paralympiques. Il veille à la représentation équitable des femmes et des hommes. Le CPSF déploie des efforts constants pour promouvoir la visibilité et le développement du handisport féminin, en travaillant en étroite collaboration avec la FFH.

 

Ces deux organismes préconisent également des partenariats avec les médias, les entreprises et les institutions. La médiatisation favorise une représentation du handisport féminin et incite les filles et les femmes à pratiquer. De plus, la médiatisation est essentielle pour susciter l’intérêt du public, créant ainsi un cercle vertueux d’intérêt général.

 

La prévention et les avantages du handisport

Si vous êtes atteinte d’un handicap, sachez que la pratique du handisport peut vous aider.

 

Le saviez-vous ? Si vous êtes atteinte d’un handicap moteur, auditif ou visuel, pratiquez un sport peut vous apporter de nombreux bénéfices. En effet, celle-ci contribue :

  • à l’amélioration de la santé physique ;
  • au renforcement de la confiance en soi ;
  • à l’intégration sociale ;
  • à prévenir certaines complications.

La pratique d’un sport réduit, de façon évidente, les effets néfastes de l’inactivité. La sédentarité est un facteur de détérioration de la santé. Une activité sportive, même légère, favorise le maintien d’une certaine autonomie, notamment pour les personnes âgées. Entretien musculaire, capacités respiratoires améliorées, le sport permet le maintien en bonne santé.

Une fois votre prise en charge de handicap réalisée auprès de votre Maison départementale des personnes handicapées, vous pouvez vous renseigner pour la pratique d’un sport. N’hésitez pas à demander une aide spécifique selon l’activité sportive qui vous intéresse. Par exemple, si vous souhaitez vous mettre au trike, sous sa forme de handi-vélo, vous pouvez obtenir une aide financière. Consultez la Liste des produits et prestations remboursables (LPPR) de la Sécurité sociale.

Si vous souhaitez connaître les clubs handisport autour de vous, renseignez-vous auprès de votre comité départemental de la CCH. Vous pouvez également rejoindre un des clubs ou l’une des associations de votre commune. Yoga, stretching, renforcement musculaire, natation, de nombreuses options s’offrent à vous. Renseignez-vous auprès de votre Centre communal d’action sociale (CCAS) pour connaître les modalités d’inscription et d’accessibilité.

 

La 27è Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), se tiendra du 20 au 26 novembre 2023. Elle mettra en lumière l’importance de l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail et du sport. Le handisport au féminin en France joue un rôle crucial dans cette démarche. De plus, le sport entretient un bon état de santé général et favorise les liens sociaux. Chez M comme Mutuelle, nous encourageons et soutenons les femmes handicapées qui souhaitent pratiquer un sport. Alors, qu’attendez-vous pour vous lancer ?