Anosmie, agueusie : quand les goûts et les odeurs disparaissent

Anosmie, agueusie, parosmie, quels sont les différents troubles de l’odorat ?

Il existe différents troubles olfactifs, depuis la perte totale de l’odorat à l’hyper-sensibilité aux odeurs, en passant par leur déformation. Nos conseillers vous expliquent leurs caractéristiques

La normosmie est le terme qui désigne une perception olfactive normale. Suite à un trouble neuro-sensoriel ou un choc post-traumatique, on peut perdre l’odorat ou en subir des altérations. Les odeurs ne sont plus perçues ou sont mal interprétées. Ainsi, il existe différents troubles olfactifs :

• L’anosmie est une perte totale de l’odorat. Les personnes atteintes d’anosmie ne détectent plus les odeurs. Elles souffrent parfois de troubles associés, tels que la perte de goût ou agueusie, mais ce n’est pas systématique ;
• L’hyposmie. En cas de perte partielle de l’odorat, on parle d’hyposmie ;
• La parosmie. C’est un trouble qui altère et déforme la perception des odeurs. Les sensations ne correspondent pas à ce que l’on a sous le nez. Elles sont faussées ;
• La cacosmie est la perception permanente d’une mauvaise odeur ;
• La phantosmie est une hallucination olfactive. Le plus souvent, il s’agit d’une odeur désagréable qui apparaît sans aucune source d’odeur présente ;
• L’hyperosmie. La sensibilité aux odeurs est décuplée.

Les causes des troubles de l’odorat

Les troubles de l’odorat sont liés à un dysfonctionnement d’un organe olfactif. Il existe différentes causes à ce dysfonctionnement.

Passagers ou définitifs, les troubles de l’odorat surviennent le plus souvent au cours de la vie, rarement à la naissance. Un trouble de ce type est lié à une perturbation :

• De la muqueuse olfactive ;
• Du nerf olfactif ;
• Des centres nerveux olfactifs.

Différentes causes peuvent être à l’origine de ces perturbations :

• Une inflammation des fosses nasales, un rhume, une sinusite, voire le COVID-19, dont l’anosmie est un symptôme spécifique ;
• Un choc crânien ;
• Des polypes nasaux ;
• Une atteinte du nerf olfactif : névralgie, tumeur ;
• Une maladie neurologique : maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, sclérose en plaques, etc ;
• Une maladie métabolique ou endocrinienne : diabète, hyperthyroïdie, hypothyroïdie, etc ;
• Effets indésirables suite à la prise d’un médicament.

Le vieillissement, avec la baisse de réactivité des cellules olfactives, est une cause normale de diminution ou de perte de l’odorat. Le tabagisme est un facteur d’aggravation des symptômes de ce genre de trouble.

Le traitement de l’anosmie et des autres troubles olfactifs

Pour être diagnostiqué anosmique, il faut consulter un médecin ORL qui vous fera passer des examens spécifiques. En ce qui concerne le traitement, il varie selon les causes.

Diagnostic des troubles de l’odorat

Un trouble de l’odorat, même s’il est passager, a des répercussions remarquables sur votre qualité de vie. Le fait de ne plus apprécier ce que vous mangez entraîne une perte du plaisir et une diminution de l’appétit. Si le trouble s’installe dans le temps, un trouble dépressif peut apparaître.

En cas de diminution de l’odorat, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Il vous dirigera vers un médecin Oto-rhino-laryngologiste (ORL) qui effectuera des examens plus poussés, selon la situation. Les examens ORL pour diagnostiquer un trouble de l’odorat sont les suivants :

• Bilan stomatologique et ORL ;
• Tests allergiques et test d’olfactométrie ;
• CT-scan des sinus ;
• Endoscopie nasale ;
• IRM des voies nasales et du cerveau, après 2 mois de perte d’odorat.

Traitement de l’anosmie et des troubles de l’odorat

Le traitement d’une altération de l’odorat et du goût va dépendre des causes du trouble. Généralement, il est possible de récupérer tout ou partie du sens disparu.

Selon la cause, les différents traitements d’un trouble de l’odorat sont :

• Les corticoïdes locaux. Ils agissent sur l’inflammation et la font diminuer ;
• Le traitement anti-allergique ;
• Un protocole de rééducation olfactive, avec travail sur la respiration, la diminution de l’anxiété et des séances stimulation olfactive, disponible sur le site de l’association anosmie.org. ;
• La chirurgie. Elle est nécessaire en cas de polypes nasaux ou de tumeur.

Nos 3 conseils pour améliorer ou retrouver votre odorat

L’anosmie n’est pas définitive. En suivant quelques préceptes simples, on peut développer ou retrouver son odorat.

Stimulez votre odorat

Le système olfactif se régénère. En effet, les cellules de la muqueuse olfactive se renouvellent tous les trois à six mois. C’est pourquoi vous pouvez rééduquer votre système olfactif, avec patience et discipline.

Que ce soit un training olfactif en milieu hospitalier ou le protocole de rééducation olfactive mis en place par l’association anosmie.org, l’odorat est un sens qu’il faut stimuler et entraîner. L’application covidanosmie.fr est un excellent outil d’aide à la rééducation olfactive.

Dans l’idéal et pour qu’il soit efficace, un programme de rééducation doit être suivi chaque jour, durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il doit être repris dès que vous percevez une baisse de vos capacités olfactives.

Parallèlement, n’hésitez pas à humer les odeurs dans les différents lieux que vous fréquentez : restaurant, cuisine, nature, forêt, mer, etc. Les stimuli olfactifs participent à l’entraînement de votre acuité sensorielle.

Épicez votre alimentation

Afin de conserver ou d’entretenir votre odorat, parfumez vos plats d’épices en tout genre. On confond souvent « épicé » et « piquant ». De nombreuses épices ne sont pas pimentées et ouvrent de nouveaux horizons à vos papilles gustatives ainsi qu’à vos cellules olfactives. De plus, cet apport d’aromates dans l’alimentation permet d’améliorer le plaisir gustatif, en cas d’hyposmie. Et, détail non négligeable, permet également de réduire la consommation de sel qui est souvent trop importante dans nos cuisines européennes.

Arrêtez de fumer

Il est fortement recommandé aux personnes fumeuses souffrant d’anosmie d’arrêter de fumer. En effet, le tabac dégrade les cellules olfactives et provoque une altération de l’odorat. Celle-ci est proportionnelle à la quantité de tabac qui est consommé. Après l’arrêt du tabagisme, l’anosmie disparaît relativement rapidement.