Les déserts médicaux, quelle amélioration pour l’avenir ?

9 minutes de lecture
L’accès aux soins n’est pas le même pour tous sur le territoire français. En ville comme à la campagne, ce constat inquiète les patients dont le départ en retraite de leur médecin est imminent. Le renouvellement des médecins traitants est faible, impacté par le numérus clausus des années 90. La réforme de 2017 a été suivie d’une nouvelle impulsion avec « Ma Santé 2022 » et d’une mobilisation d’outils à disposition des praticiens pour accompagner et favoriser leur répartition dans les régions.
< Retour au magazine

À propos

Un désert médical est une zone définie par des critères de mesures spécifiques exprimant une densité de professionnels de santé insuffisante, notamment des médecins, par rapport aux besoins d’accès aux soins de ses habitants.

Quelle est la cause de la pénurie de médecins ?

Plusieurs causes sont à l’origine de cette déficience : un numerus clausus qui réduit en 1990 les départs en retraite des 10 dernières années, et le choix des nouveaux médecins généralistes de pratiquer en zones urbaines et moins en zones rurales.

 

L’histoire d’un numérus clausus « castrateur »

Le numerus clausus est un terme latin bien connu jusqu’alors de tous les étudiants en médecine en France. Depuis la loi de 1971, seul un nombre limité « fermé » d’étudiants de 1ère et 2ème année de médecine pouvait passer en 2è ou 3è année de médecine, d’odontologie, de pharmacie, de kinésithérapie ou de maïeutique. Il s’agit donc d’une sorte de quota. Ce n’est que depuis 2021, année de la suppression de ce numerus clausus, que l’on peut à nouveau parler de numerus apartus, qui devrait permettre au nombre d’étudiants d’augmenter. Mais les répercussions ne se feront sentir qu’à la fin du cycle d’études, soit à partir de 2030 !

Dans les années 90, le numérus clausus a fortement baissé avec un impact significatif sur le nombre d’étudiants accédant en deuxième année. Depuis, 8 000 praticiens sont diplômés chaque année contre 13 000 en 1970. Entre 2017 et 2021 leur nombre a stagné voire diminué.

Le départ en retraite des médecins des années 70

De surcroît, les départs en retraite des médecins diplômés dans les années 70-80 ont été multipliés par 6 en 10 ans. Et en moyenne, un médecin qui part en retraite aujourd’hui peut laisser jusqu’à 2500 patients sans médecin traitant, selon une étude de l’AMRF !

Les déserts médicaux en chiffres

  • Recensement en 2019 : près de 1 228 000 professionnels de santé
  • 366 000 dans les professions médicales et pharmaceutiques
  • Actuellement 226 859 médecins dont 102 169 généralistes
  • Manque de généralistes dans 11 329 communes de France, soit une sur trois
  • 7 000 généralistes ou spécialistes en retraite en 2024
  • 1 généraliste sur 2 a au moins 60 ans
  • 1 Français sur 9 vit dans un désert médical

 

Identification des déserts médicaux

Les déserts médicaux constituent des zones régionales prioritaires. Ces zones sont identifiées par un indicateur socle « l’accessibilité potentielle localisée » (APL) conçu par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).

 

Évaluation des déserts médicaux selon trois critères

L’indicateur APL, qui permet de désigner une zone prioritaire par rapport à son statut de désert médical, prend en compte :

  • La proximité des médecins, c’est-à-dire leur accessibilité en moins de 20 mn,
  • Leur disponibilité : nombre de consultations et/ou de visites/an
  • L’activité des médecins et les besoins de la population locale selon les âges.

Le seuil de disponibilité retenu, comme curseur, est de : 2,5 consultations/an/habitant.

Une zone est donc déclarée « sous-dense », soit désert médical, si l’accessibilité est en deçà. En France on compte entre 9 et 12 % de la population vivant dans un désert médical, soit entre 6 à 8 millions de personnes (Rapport du Sénat 01/2020).

L’APL a pour but de déterminer ces déserts médicaux caractérisés par une offre de soins insuffisante. Cette photographie démographique médicale permet de concentrer des aides dédiés aux médecins dans ces zones et à favoriser un investissement dans les territoires comprenant plusieurs communes et aussi dans les quartiers urbains.

Cartographie des déserts médicaux en France

On peut constater, par exemple, des écarts importants entre le Centre de la France qui concentre des déserts médicaux, avec une APL de moins de 2,5 consultations/habitant/an (L’Orne, le Cher, le Gers, la Creuse, le Centre Val-de-Loire, l’Île-de-France…) et Les Hauts-de-France, les Bouches-du-Rhône et la région PACA, notamment, dont l’APL est de plus de 4 consultations/an/habitant.

Déserts médicaux et inégalité territoriale

Aujourd’hui

  • 75 % des 100 départements français connaissent une baisse de densité de médecins de -1 à -3 %,
  • 17 sont stables
  • et seulement 8 remontent la pente.

Cette situation a été peu anticipée et les années 2010 n’ont pu compenser les départs en retraite. De plus, la passation d’un cabinet situé dans un territoire peu dynamique, en perte d’infrastructures de services publics ou d’acteurs privés, tente peu les jeunes médecins libéraux qui souhaitent aussi concilier vie privée et professionnelle.

Les conséquences des déserts médicaux sur l’accès à la santé

Les délais d’attente chez un généraliste se sont rallongés considérablement, sans compter les 20 à 80 jours d’attente chez les spécialistes. Devant cette quasi impossibilité pour certains de trouver un médecin disponible près de chez eux,  ce sont les services d’urgence qui s’opposent à une affluence grimpante.

Les conséquences sur l’accès à la santé pour les particuliers sont directes :

  • Difficulté à trouver un nouveau médecin ;
  • Longue distance pour l’accès aux soins, médecin et urgences ;
  • Perte du bénéfice du parcours de soins coordonné ;
  • Renonciation aux soins.

 

Une mobilisation gouvernementale incitative

Grâce à cette identification de zones par les ARS, le gouvernement dans l’élan du plan d’action de 2017 continue avec la stratégie Ma Santé 2022 en apportant des outils aux territoires selon leurs spécificités. L’objectif principal : permettre au maximum de personnes d’avoir accès à des soins facilement et rapidement.

Les mesures du gouvernement pour lutter contre ces déserts médicaux

Notamment des aides attribuées aux médecins libéraux pour leurs installations, local et équipement, et pour leur ancrage. Certaines mesures ont été mises en place de 2012 à 2017. Elles comprennent des aides financières de l’Assurance maladie, le contrat d’engagement de service public (CESP), le contrat de début d’exercice (CDE) et des aides des collectivités territoriales.

 

D’autres dispositifs pour les généralistes

À cela s’ajoute un accompagnement administratif avec un guichet unique et des dispositifs digitalisés comme la téléconsultation et la télémédecine. Et également les possibilités de coopérations entre professionnels : les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les équipes de soins primaires en Maison ou en Centre de Santé (ESP), et les plateformes territoriales d’appui (PTA) pour élargir l’offre de soins.

Ces différents accompagnements visent l’attraction des généralistes libéraux vers ces déserts médicaux, afin de leur permettre d’exercer leur métier dans les meilleures conditions et de favoriser l’évolution professionnelle des équipes médicales et soignantes (pharmaciens.nes, infirmiers.ères). Autant de solutions pour améliorer le parcours santé des patients, homogénéisé sur tout le territoire.

 

Encouragements et engagements des médecins

De nombreux leviers concrets et des pratiques avancées permettent de pallier le déficit de soins dans les déserts médicaux et de réinventer les organisations professionnelles territoriales. Ils consistent à :

  • Développer des stages pour promouvoir la médecine générale
  • Verser des bourses étudiantes en contrepartie d’une installation
  • Soutenir les centres et maisons de santé pour leur confort d’exercice
  • Assurer un renfort médical : médecins hospitaliers ou libéraux d’autres territoires
  • Dispenser des soins courants à l’hôpital avec des médecins de ville
  • Inciter le cumul emploiretraite des médecins seniors
  • Créer des postes partagés de médecins entre ville et hôpital

Le nombre des médecins va diminuer jusqu’en 2024 et reviendra à la normale en 2035. Il est attendu de consolider l’offre médicale, de multiplier les coopérations entre les professionnels de la santé et de répartir des structures adaptées dans les départements. L’occasion de réinventer le territoire médical pour y soigner le plus grand nombre, les futures générations et les seniors en tenant compte de l’espérance de vie actuelle de 85 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes.

 

Une solution M comme Mutuelle au désert médical : la téléconsultation Medaviz 

Parce que nous prenons soin de la santé de nos clients, et que vous êtes parfois trop loin d’un médecin généraliste ou d’un spécialiste pour vous soigner, nous vous proposons une solution. Avec notre partenaire Medaviz, profitez d’une téléconsultation gratuite 7 jour s sur 7 et 24h/24.

La téléconsultation pour toutes vos questions médicales

Pourquoi utiliser la téléconsultation ? C’est très simple. Vous ne pouvez pas vous déplacer facilement, vous n’avez pas de médecin proche de votre domicile, votre médecin n’est pas disponible assez rapidement ? Alors la téléconsultation est une très bonne solution pour votre suivi médical. La consultation en ligne permet en effet de parer aux déserts médicaux en proposant une solution rapide, efficace à toutes les personnes pouvant se sentir isolées.

Avec la téléconsultation, vous pouvez joindre à tout moment un médecin : quel que soit le jour de la semaine ou l’heure, un professionnel de la santé vous répond immédiatement.

 

M comme Mutuelle a choisi un partenaire santé de choix : Medaviz

Medaviz est un acteur majeur de la téléconsultation médicale en France. Notre partenaire propose un service de consultations de qualité par téléphone 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Et pour nos adhérents d’un contrat santé, ce service est inclus dans les garanties, et donc gratuit ! Même dans un désert médical, la téléconsultation est toujours possible et immédiate.

Prêts à vous répondre, 250 professionnels de la santé : généralistes comme spécialistes, sont disponibles pour toute question médicale. Il répondent en ligne que ce soit pour une consultation simple, la lecture d’un résultat médical ou l’explication d’un diagnostic…

Dans quels cas utiliser Medaviz ? Comment ça marche ? Suivez notre guide la téléconsultation Medaviz.

 

Agenda M comme Mutuelle

Réveil musculaire et articulaire à Saint-Omer

Vendredi 7 juin, M comme Mutuelle vous propose un réveil musculaire et articulaire, encadrée par un enseignant en activité physique adaptée de Pass'Sport Santé.
Rendez-vous dans votre agence M comme Mutuelle de Saint-Omer, 32 rue des Clouteries. Inscrivez-vous !