Troubles du sommeil de l’enfant : prévenir pour mieux dormir

Comprendre les troubles du sommeil chez l’enfant

Le trouble du sommeil est une altération persistante de la qualité ou de la quantité du sommeil. Chez l’enfant, il existe deux types de trouble : les dyssomnies qui affectent le développement de l’enfant (insomnies) et les parasomnies, des comportements involontaires sans conséquence qui surviennent lors de l’endormissement, de réveils partiels ou pendant le sommeil (cauchemars, terreurs nocturnes).

L’insomnie, le trouble du sommeil le plus fréquent

L’insomnie touche 25 à 50% des enfants de moins de 5 ans !

• Les difficultés d’endormissement commencent quand l’enfant ne parvient pas à s’endormir dans un délai de 30 minutes. C’est un trouble classique qui se traduit par une opposition, de l’anxiété, une excitation…
• Le refus du coucher touche en priorité les petits entre 1 et 2 ans ou les plus grands qui veulent décider de leur heure de coucher ou habitués à se coucher tard plusieurs nuits consécutives.
• Savez-vous que nous nous réveillons tous plusieurs fois par nuit ? Les réveils nocturnes avec difficulté à se rendormir sont fréquents jusqu’à l’âge de trois ans.

Terreurs nocturnes ou cauchemars, quelle différence ?

Votre enfant se réveille en hurlant, couvert de sueur et les yeux ouverts ? Peut-être a-t-il vécu une terreur nocturne. Ce trouble très fréquent concerne 40% des enfants de moins de 6 ans plutôt en début de nuit et disparaît après l’âge de 6 ans. Contrairement à un cauchemar, ce trouble ne dévoile aucune angoisse spécifique. D’ailleurs, votre enfant dort encore et n’en aura aucun souvenir le lendemain matin.

Les cauchemars désignent des rêves effrayants très fréquents entre 3 et 6 ans. Votre enfant se réveillera totalement, aura besoin d’être rassuré et en aura un souvenir très précis. La cause n’est pas à identifier, sauf si ces cauchemars se répètent.

Somnambulisme, somniloquie : quand l’enfant “vit” la nuit !

Le somnambulisme (se lever et marcher pendant le sommeil) et la somniloquie (parler pendant son sommeil) sont deux troubles impressionnants pour les parents, mais sans gravité pour l’enfant. Le somnambulisme touche environ 15% des enfants de 5 à 12 ans et un tiers des sujets aux terreurs nocturnes. Au réveil, votre enfant n’en gardera aucun souvenir.

Les autres troubles du sommeil spécifiques

• L’énurésie, miction involontaire ou plus communément “pipi au lit”, est un trouble classique avant 6 ans. Si cela persiste au moins deux fois par semaine après l’âge de 5 ans, consultez.
• Les rythmies du sommeil sont des mouvements répétitifs survenant lors de l’endormissement ou entre deux phases de sommeil. Ils apparaissent chez les enfants avant l’âge de 6 mois et disparaissent vers 4 ans. Sans gravité, mieux vaut sécuriser son lit pour ne pas qu’il se blesse.
• Le bruxisme se caractérise par des grincements ou des serrements de dents. Le bruit peut être impressionnant, mais ne réveillera pas l’enfant. Le risque est une usure des dents et peut nécessiter la consultation d’un chirurgien-dentiste.
• L’apnée du sommeil (SAOS) touche près de 2% des enfants entre 2 et 6 ans, et particulièrement chez les enfants en surpoids ou avec des troubles ORL. L’enfant ronfle bruyamment, fait des pauses respiratoires, est fatigué en journée et a un comportement irritable ou hyperactif.
• Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est un besoin de bouger les membres inférieurs ou une sensation désagréable et de fourmillement pendant la nuit. Une carence en fer ou en dopamine peut en être la cause.
• L’hypersomnie est un phénomène rare chez l’enfant, qui atteint parfois l’adolescent. Il se manifeste par un sommeil nocturne excessif, perturbé et désorganisé et des phases de somnolence diurne. À ne pas confondre avec la narcolepsie et ses épisodes d’endormissement brutaux.

Les causes des troubles du sommeil chez l’enfant

Selon l’étude de l’Institut national du sommeil et de la vigilance, 76% des enfants de moins de 3 ans sont en manque de sommeil. La cause ? Le non-respect du rythme naturel et une irrégularité dans les horaires du coucher. De quoi dérégler l’horloge biologique ! Cependant, plus de 90 facteurs seraient aussi la cause des troubles du sommeil.

Attention à l’environnement des enfants !

Le lieu de vie, les difficultés familiales, les relations sociales, les difficultés scolaires, les événements récents, l’hyperstimulation (trop de sport ou trop d’écran), l’alimentation (trop gras, trop sucré…) et les habitudes de vie peuvent influencer le sommeil des enfants.

Troubles psychiques et troubles du sommeil

La plupart des troubles du sommeil sont en lien avec des troubles psychiques (stress, anxiété, peur de la séparation, intolérance à la frustration, hyperactivité…) ou des troubles mentaux (Trouble du Spectre Autistique, TDA/H…).

Santé et troubles du sommeil

Les causes des troubles du sommeil peuvent être liés à un problème de santé respiratoire, ORL, neurologique, digestif, endocrinien (diabète), cutané, dento-facial… ou même à cause d’une carence en vitamines ou en fer.

Et si c’était génétique ?

Selon une étude parue en 2015 dans la revue Sleep, la responsabilité génétique serait de 30 % chez les enfants de 8-10 ans, puis de 20 % chez les 15-16 ans. L’INSV précisent même que les enfants dont l’un des parents a un trouble du sommeil a tendance à en développer un lui-même. Et inversement.

Prévenir et remédier aux troubles du sommeil

Ouf, les troubles du sommeil, ça se soigne… mieux, ça se prévient. N’oubliez pas que chaque enfant est unique et que son sommeil est précieux. 

Bien connaître la mécanique du sommeil d’un enfant

Que votre enfant soit un gros ou un petit dormeur, il est important de respecter les temps de sommeil recommandés pour chaque tranche d’âge :

• Nouveau-nés : entre 14 et 17 heures
• Jusqu’à un an : entre 12 et 15 heures
• Moins de 2 ans : entre 11 et 14 heures
• Moins de 5 ans : entre 10 et 13 heures (avec disparition progressive des siestes vers 3 ans)
• Plus de 5 ans : entre 9 et 11 heures
• Adolescents : entre 8 et 10 heures

Approches médicales : poser un diagnostic !

La plupart des troubles du sommeil ne nécessitent pas de consultation médicale, sauf si les troubles (cauchemars, terreurs nocturnes, insomnies…) persistent ou sont provoqués par des problèmes médicaux. En cas de souffrance psychologique, il est possible de se tourner vers un psychothérapeute.

Approches alternatives : s’éduquer au sommeil !

Retrouver un rythme veille-sommeil est l’une des priorités. Les huiles essentielles peuvent être utilisées temporairement pour apaiser les troubles, tout comme des exercices de relaxation ou la médecine douce pour enfants (sophrologie, gestion du stress…). Néanmoins, les médicaments ou compléments alimentaires contenant de la mélatonine sont contre-indiqués. Parlez-en à un professionnel de santé.

Parents : 5 conseils pour améliorer le sommeil de votre enfant

#1 Créer un environnement propice au sommeil

Faites de la chambre un endroit calme, confortable et apaisant. Veillez à ce que l’environnement et les conditions d’endormissement soient les mêmes pendant la nuit qu’au moment du coucher. En cas de réveil nocturne, laissez votre enfant se calmer seul. Cela peut prendre du temps, mais votre attitude rassurante l’aidera.

#2 Établir une routine de sommeil

L’apprentissage de l’autonomie face au sommeil commence dès le coucher. Rappelez-lui que ce n’est pas une punition et instaurez un rituel rassurant : une veilleuse (de préférence sans LED), une activité calme (lecture, chanson, bain), un objet de transition (doudou, couverture)… Quittez votre enfant avant qu’il ne s’endorme pour qu’il apprenne à s’endormir seul.

#3 Encourager des habitudes de vie saines

Des heures de coucher et de lever régulières, pas d’écran avant 3 ans, un repas équilibré et pas trop tardif, le respect du rythme jour/nuit… Un enfant a besoin de bonnes habitudes.  Ces règles de vie doivent être respectées toute la semaine et même en cas de garde.

#4 Gérer les cauchemars et les terreurs nocturnes

Votre présence rassurante est la clé. Pour les cauchemars, reparlez-en le lendemain. Pour les terreurs nocturnes, votre enfant dort encore, rassurez-le et laissez-le se rendormir. Il n’est pas nécessaire d’en reparler.

#5 Quand consulter un professionnel de santé ?

Le sommeil demande une période plus ou moins longue d’apprentissage et d’adaptation. Si les troubles persistent et affectent son comportement (agitation, irritabilité), son état de santé (somnolence diurne, trouble de la concentration) ou son développement (difficulté d’apprentissage, baisse des résultats scolaires), consultez votre pédiatre ou votre médecin traitant.

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