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Le contrôle est, à l’origine, un comportement de survie. Toutefois, trop de contrôle peut devenir un comportement pathologique.
Autrefois, certaines populations se contentaient de récolter le juste nécessaire pour survivre, comme certains peuples d’Afrique du Sud. Ils avaient alors beaucoup de temps libre, notamment car la recherche de biens matériels et la gestion de réserves étaient absentes de leur mode de vie. Leur culture se basait sur l’échange et le partage. Ils vivaient au jour le jour.
Lors de la dernière époque glaciaire, les Hommes européens sont devenus prévoyants et se sont mis à contrôler leurs réserves pour passer la saison hivernale. Ils ont commencé à stocker de la nourriture, à ensemencer et à domestiquer les animaux. C’est ainsi qu’ils sont entrés dans une notion de contrôle, et qu’ils sont sortis du lâcher-prise. Le contrôle était la clé de la survie, selon l’anthropologue James Suzman. Peut-être que ce tiraillement entre lâcher prise et garder le contrôle est un vestige de nos ancêtres. Mais alors, comment lâcher prise en gardant le contrôle ?
Le besoin de contrôle est souvent une réponse à des causes profondes. Parmi les hypothèses probables se trouve certainement la recherche de paraître parfait aux yeux de notre entourage. Inconsciemment, la société impose des codes sociaux à respecter. Et pour éviter de passer pour un marginal, nous contrôlons notre vie quotidienne afin de nous sentir intégrés. Souvent, une personne qui contrôle ne parvient pas à lâcher prise, même dans la sphère émotionnelle. Ce mécanisme de protection permet de ne pas subir. C’est pourquoi de nombreuses personnes s’évertuent à garder leur self-control en toute circonstance.
Le besoin de contrôle reflète également un manque de confiance en soi, ce qui induit certaines craintes, notamment celle de décevoir les autres.
Par ailleurs, la société moderne se charge de faire obstacle au lâcher prise. Depuis la digitalisation du monde, les entreprises sont en guerre pour capter notre attention.
Aussi, il est naturel que des pensées, des images, des souvenirs, des planifications irriguent constamment notre cerveau. Il est difficile de les contrôler, tout comme de réguler nos émotions. Néanmoins, l’intelligence émotionnelle ne veut pas dire refuser les pensées ou les émotions négatives. Au contraire, l’intelligence émotionnelle, c’est être capable de les accepter, de les accueillir et de les comprendre afin d’assurer un fonctionnement cérébral correct. Finalement, serait-ce cela, savoir lâcher-prise ?
Lorsque tout est planifié, organisé au cordeau et que l’on ne laisse pas de place à l’imprévu ou à la spontanéité, on parle de control freak, qui signifie maniaque du contrôle. Une personne qui souffre d’une obsession compulsive du contrôle ne laisse jamais rien au hasard. Elle programme absolument tout, dans chaque domaine de la vie, là où le hasard et le désordre n’ont pas leur place.
Souvent, déléguer est difficile pour elle.
Les maniaques du contrôle donnent souvent l’impression de tout réussir et d’avoir une vie parfaite, notamment leur vie professionnelle. C’est le cas, par exemple, de Steve Jobs, le créateur d’Apple.
Le risque ? A force de tout contrôler, cette personne peut passer à côté de sa vie. Tout est millimétré, à tel point que la surprise est impossible. Et que l’imprévu peut vite devenir insurmontable. Le sujet qui souffre de contrôle compulsif ne se permet jamais de moment de lâcher-prise libérateur. Elle est d’abord extrêmement exigeante envers elle-même, mais son besoin de tout superviser peut s’étendre à son entourage privé et/ou professionnel, qui peuvent la juger comme psychorigide.
Lorsque les choses ne se passent pas comme prévu, l’anxiété gagne le contrôleur maniaque. Sortir du contrôle est une véritable crainte pour lui : il a peur d’avoir peur. Il craint pour sa place au sein de la société, de la famille, dans le couple. Il a peur d’être exclu, dévalorisé, mais également de découvrir ce qui le rend heureux : il culpabiliserait d’être épanoui.
Pourtant, il existe des moyens pour trouver le juste équilibre entre le besoin de contrôle et le lâcher prise libérateur.
Le lâcher prise passe par l’acceptation, souvent confondue avec la résignation.
Refouler ses émotions est néfaste sur le long terme. Faire abstraction des événements qui nous semblent négatifs est tout aussi mauvais pour le psychisme.
L’acceptation est le fait d’admettre qu’on ne peut pas tout maîtriser, qu’on ne peut pas tout contrôler. Il est normal de manquer de contrôle lors de situations stressantes, même si chacun les vit différemment : un trajet trop long le matin, un orage alors qu’on a oublié le parapluie, un enfant qui fait une crise, la porte claquée avec les clés restées à l’intérieur…
Toutes ces situations augmentent notre niveau de stress et notre sentiment d’être dépassé par les événements.
Bien sûr, certains événements nous échappent complètement : nous ne pouvons pas les modifier. En revanche, il est possible de changer notre réaction face à eux, pour mieux les accepter et parvenir à un lâcher-prise libérateur. Pour mieux réagir :
Tout ce processus se fait très rapidement, mais vous verrez au fur et à mesure, que vous passerez de l’état de “contrôle” à celui de “maîtrise”, puis à celui de “gestion” de la situation.
L’acceptation de l’imperfection vous permet, finalement, de lâcher-prise, ce qui est profondément libérateur pour vous.
Parfois, l’acceptation est confondue avec la résignation, qui est une forme d’acceptation par soumission, sans protestation. Trop de lâcher-prise peut être pris pour du laxisme ou de la passivité. Il arrive également que le sentiment de résignation fasse suite à des échecs répétés des tentatives de contrôle. La personne peut alors développer des symptômes de dépression, car elle sera convaincue au préalable que tous ses efforts seront vains : elle est gagnée d’un sentiment d’impuissance.
Parfois, la personne qui lâche trop prise ne lutte plus du tout contre ses propres impulsions et se laisse aller à une ingérence complète. Une pointe de contrôle est malgré tout indispensable pour éviter les dérives excessives.
Pour trouver l’équilibre entre contrôle et lâcher-prise, et donc trouver le bien-être, des méthodes existent.
Pour ne pas tomber dans l’excès de contrôle ou de lâcher-prise, il faut trouver la bonne recette.
Pour concilier les deux, vous pouvez apprendre à regarder vers l’intérieur plutôt que vers l’extérieur. En effet, les événements extérieurs sont difficilement maîtrisables, tandis que nous pouvons apprendre à mieux nous connaître et à contrôler les choses à l’intérieur. Ainsi, les imprévus, les situations stressantes ou les commentaires déplaisants sembleront moins chaotiques et auront moins d’emprise sur nous.
D’autre part, le contrôle absolu est une notion abstraite qui n’existe pas dans la réalité, dans la pratique. En effet, la seule chose permanente est le changement. La vie est remplie d’incertitudes et d’imprévus auxquels il faut faire face chaque jour. Pour vivre moins stressé et plus serein, lâchez prise sur le contrôle de ce qui se passe à l’extérieur de vous. Sinon, vous risquez d’être anxieux, insatisfait, voire malheureux.
Même si garder la maîtrise de sa vie est sain, il faut apprendre à se ressourcer et à lâcher-prise. Vous aussi, réussissez à vous libérer psychologiquement grâce à ces 5 méthodes :
Comment concilier ces deux notions au travail, quand on sait que la sphère professionnelle met l’accent sur le contrôle tandis que le développement personnel prône le lâcher-prise ?
Dans un environnement de plus en plus compétitif, les entreprises demandent toujours plus d’efforts à leurs employés. La société doit être productive, et ce sont souvent les salariés qui subissent la pression. La recherche d’optimisation des plannings et des postes peut conduire à l’épuisement professionnel, voire au burn-out.
Ainsi, pour concilier contrôle et lâcher prise au travail, l’employeur doit essayer
Quant au salarié, à lui de s’imposer des temps de pause, sans penser qu’il peut toujours donner plus à l’entreprise. De nombreuses études démontrent qu’on est plus productif en s’accordant des pauses régulières, ressourçantes, puis en se concentrant à nouveau sur des tâches précises. L’équilibre entre le temps de travail sous contrôle et le lâcher-prise prend ici tout son sens. Le télétravail peut, dans certains cas, être envisagé, notamment car il offre plus de souplesse et donc de temps de lâcher-prise aux collaborateurs concernés.