Qu’est-ce qu’un aidant ? Comprendre, reconnaître et soutenir ceux qui accompagnent au quotidien.

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On estime aujourd’hui qu’en France, près d’une personne sur cinq est aidante, parfois sans même s’identifier comme telle. On parle d’aidant pour désigner toute personne qui accompagne au quotidien un proche fragilisé par l’âge, la maladie, un handicap ou une perte d’autonomie. Ce rôle peut être ponctuel ou constant, léger ou très impliqué, émotionnellement simple ou extrêmement exigeant. Mais dans tous les cas, il transforme profondément la vie de ceux qui l’assument. Être aidant, ce n’est pas un métier… mais c’est souvent un deuxième emploi. Un engagement invisible, ancré dans l’amour, la loyauté, la famille, l’amitié. Pourtant, malgré son importance sociale, ce rôle reste encore trop peu expliqué, trop peu reconnu et trop peu accompagné. Cet article a pour objectif de clarifier ce qu’est un aidant, de montrer l’ampleur de ce que cela représente au quotidien et d’expliquer les dispositifs d’accompagnement disponibles. Parce qu’aider quelqu’un, c’est beau. Mais personne ne devrait le faire seul.
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Être aidant : un rôle qui prend de nombreuses formes

On imagine souvent l’aidant comme un enfant qui accompagne un parent âgé. La réalité est beaucoup plus large. Un aidant peut être un conjoint, un frère, une amie, un voisin, un collègue. Il peut avoir 20 ans comme 70. L’aide apportée n’est pas forcément médicale : elle peut être administrative, psychologique, matérielle, sociale.

Certains aidants rendent visite une fois par semaine pour faire les courses ou échanger quelques mots rassurants. D’autres vivent au quotidien avec la personne aidée et doivent gérer l’ensemble des tâches de la vie courante. Pour certains, c’est une présence discrète ; pour d’autres, cela devient une responsabilité permanente, jour et nuit.

L’aide peut aussi évoluer : ce qui commence par quelques coups de main peut, avec le temps, se transformer en un engagement beaucoup plus fort. C’est souvent lorsque le rôle s’installe progressivement que l’aidant ne se voit plus comme tel, et met du temps à se rendre compte qu’il aurait besoin de soutien.

Un quotidien exigeant, souvent marqué par l’épuisement

Accompagner un proche, c’est être présent, rassurant et attentif. Mais c’est aussi se confronter à des émotions contrastées : la volonté de bien faire, la culpabilité de ne pas en faire assez, la fatigue, le stress, la peur pour l’autre, l’impossibilité de s’arrêter vraiment.

On parle souvent de “charge mentale des aidants”, et pour cause : le rôle demande de jongler avec de multiples responsabilités. Il faut gérer des tâches pratiques (courses, soins d’hygiène, rendez-vous médicaux…), suivre des dossiers administratifs parfois complexes, répondre aux imprévus, maintenir le lien avec les professionnels de santé, et rester disponible émotionnellement.

Peu d’aidants osent dire que c’est difficile. Beaucoup culpabilisent de penser à eux, comme si prendre du temps pour se reposer était incompatible avec le fait d’aimer. Pourtant, l’épuisement est fréquent, et peut entraîner des troubles du sommeil, de la concentration, des douleurs physiques, une perte d’appétit, voire un risque accru de dépression.

Reconnaître ses limites n’est pas un aveu d’échec : c’est une preuve de lucidité et de courage.

Quelle place pour les émotions ? Entre amour, frustration et loyauté

Être aidant bouleverse le rapport que l’on entretient avec son proche. Il peut y avoir beaucoup de tendresse, de complicité retrouvée, une forme de fierté dans la capacité d’aider. Mais il peut aussi y avoir de la frustration, du sentiment d’injustice, de la colère, parfois même une forme de deuil anticipé.

Ces émotions ne sont ni honteuses ni isolées : elles sont partagées par une immense majorité d’aidants. Elles racontent simplement l’intensité du lien, la pression ressentie, et le besoin de souffler.

L’entourage aussi peut avoir du mal à comprendre. Certains minimisent (“tu exagères, ce n’est pas si lourd”), d’autres évitent (“je ne sais pas quoi dire”), d’autres encore s’éloignent. C’est pourquoi il est essentiel d’accompagner les aidants, de reconnaître le poids de leur rôle et de leur offrir un espace pour s’exprimer sans jugement.

Les dispositifs existants pour soutenir les aidants

Même si beaucoup l’ignorent, il existe aujourd’hui de nombreux outils pour accompagner les aidants.

Les plateformes de répit permettent par exemple de proposer quelques heures ou quelques jours de prise en charge de la personne aidée, afin que l’aidant puisse se reposer, partir en week-end ou simplement s’accorder un temps pour lui. Des professionnels formés peuvent intervenir au domicile pour préserver la qualité de vie de chacun.

Les associations jouent également un rôle majeur : écoute, groupes de parole, conseils administratifs, mise en relation avec des professionnels. Elles permettent souvent de rompre l’isolement et d’alléger la charge mentale.

Il existe aussi des aides financières ou des soutiens spécifiques, comme l’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA), qui permet de suspendre temporairement son activité tout en conservant une partie de ses revenus. Certains aidants peuvent également bénéficier d’un congé proche aidant, d’un aménagement du temps de travail ou d’actions proposées par leur mutuelle.

L’objectif est simple : éviter que l’aidant porte tout, tout seul.

La santé de l’aidant : un enjeu majeur

La tentation est grande de se dire que la personne fragile doit passer en premier. Pourtant, l’aidant est un pilier : quand il s’effondre, c’est tout l’équilibre autour de la personne aidée qui vacille.

Prendre soin de soi n’est donc pas un luxe : c’est une responsabilité.

Dormir suffisamment, conserver une activité sociale, continuer à voir ses amis, demander de l’aide quand la pression devient trop forte, accepter les temps de pause… Ce sont autant de gestes essentiels pour préserver sa santé physique et psychologique.

Certains aidants ressentent le besoin de parler avec un professionnel, ce qui peut aider à mieux gérer l’épuisement émotionnel. D’autres trouvent du soutien dans des groupes d’échange, où ils rencontrent des personnes qui vivent la même réalité.

Le plus important est de briser l’isolement et d’accepter que le rôle d’aidant doit être partagé.

Comment reconnaître que l’on est aidant ?

Beaucoup de personnes ne se considèrent pas comme aidantes parce qu’elles pensent simplement aider un proche. Pourtant, dès lors que l’aide devient régulière, organisée, ou qu’elle impacte la vie quotidienne, il s’agit bien d’un rôle d’aidant.

Voici quelques questions qui peuvent aider à s’en rendre compte :

  • Est-ce que vous accompagnez régulièrement un proche pour ses démarches, sa santé, son quotidien ?
  • Est-ce que vous vous inquiétez souvent pour lui ?
  • Est-ce que cette responsabilité influence votre emploi du temps, votre énergie ou votre vie personnelle ?

Si la réponse est oui, vous êtes probablement aidant, et vous méritez, comme tous les aidants, d’être soutenu.

Reconnaître les aidants, c’est reconnaître un pilier invisible de notre société

Les aidants représentent un lien vital entre le système de santé et les personnes fragiles. Ils sont les premiers témoins des difficultés, les premiers relais du soin, les premiers soutiens émotionnels. Ils incarnent une forme de solidarité profonde, fondée sur l’humanité et l’entraide.

Mais pour qu’ils puissent continuer à jouer ce rôle, il faut qu’ils soient mieux informés, mieux accompagnés et mieux reconnus. Chaque aidant doit savoir qu’il n’est pas seul, qu’il existe des solutions, qu’il a des droits, qu’il peut demander de l’aide sans culpabilité.

Être aidant, c’est faire preuve d’une force extraordinaire. Mais personne ne devrait porter seul une charge aussi lourde.

M comme Mutuelle : un engagement concret auprès des aidants

Parce que le rôle d’aidant mérite toute notre attention, M comme Mutuelle s’engage pleinement sur ce sujet. Un webinaire dédié aux aidants, animé par l’Association Française des Aidants, est disponible en replay. Dans plusieurs de nos agences, nous organisons également des journées spécialement pensées pour les aidants, en collaboration avec des associations locales présentes pour informer, orienter et accompagner chacun selon ses besoins.

Pour favoriser le bien-être et offrir un temps de respiration, nous proposons aussi des ateliers gratuits ouverts à tous :

  • Mardi 9 décembre – Agence de Lille : réflexologie palmaire
  • Vendredi 12 décembre – Agence de Dunkerque : yoga du visage
  • Mardi 16 décembre – Agence de Rouen : amma assis
  • Mardi 16 décembre – Agence de Saint-Omer : réflexologie palmaire

Ces rendez-vous sont l’occasion de s’informer, d’échanger et de prendre soin de soi dans un cadre bienveillant.
Pour en savoir plus ou vous inscrire, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : prevention@mcommemutuelle.com.